vendredi 13 novembre 2015

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Voici la copie quasi à l'identique de Jeanne J., portant sur la scène 4 de l'acte I du Tartuffe.
Prenez-en de la graine !!!




Corrigé acte I, scène 4, l’apparition d’Orgon
Première partie du commentaire

           

            [annonce de l’axe principal] Dans un premier temps, nous allons étudier en quoi le dialogue de cette scène est comique. [annonce des sous-parties] Pour cela, nous allons d’abord analyser l’attitude d’Orgon. Ensuite, nous nous intéresserons aux procédés utilisés par Molière, en particulier à l’alternance comique des propos d’Orgon. Pour finir, nous verrons que ce dialogue est un dialogue de sourds, qui s’appuie sur un comique de situation dans un registre satirique.
            [reprise du 1er argument / 1e sous-partie] Tout d’abord, nous allons étudier en quoi l’attitude d’Orgon est comique. [étude du texte et des procédés] Dès son retour, contrairement à ce que le spectateur pouvait attendre, Orgon ne s’intéresse pas du tout à sa femme, mais est uniquement préoccupé par Tartuffe. La répétition de l’interrogative « Et Tartuffe ? » (v. 234, 237) le montre bien. Dorine a beau énumérer les maux dont a souffert Elmire, « la fièvre » (v.231), « mal de tête » (v.232), « un grand dégoût » (v.235), Orgon n’y prête aucune attention. Même l’usage des hyperboles « mal de tête étrange à concevoir » (v.232), « douleur (…) cruelle » (v.237) ne l’atteint pas. [interprétation des procédés] Tous ces éléments qui montrent le décalage entre l’obsession d’Orgon pour Tartuffe et son indifférence pour sa femme créent un effet comique.
[reprise du 2er argument] A présent,notre étude va porter sur l’alternance comique entre les nouvelles de la mauvaise santé d’Elmire et celles sur la très bonne santé de Tartuffe. [étude du texte et des procédés] Molière oppose le champ lexical de la douleur pour parler de sa femme : « fièvre » (v.231), « mal de tête » (v.232), « dégoût » (v.235), « douleur » (v.237), à celui du plaisir pour parler de Tartuffe ; on peut relever « à merveille » (v.233), « teint frais » (v.234) ou même celui de la gourmandise : « gros et gras » (v.234) ou encore l’expression « deux perdrix » (v.239). L’opposition est accentuée par l’utilisation d’un comique de répétition, dans les phrases interrogatives (« Et tartuffe ? » aux vers 233, 234, 237, 238) et exclamative (« Le Pauvre homme ! », v. 234, 241) employées par Orgon. [interprétation des procédés] Cette alternance de dialogues rend Orgon ridicule, c’est donc un procédé efficace pour déclencher le rire.
Enfin, nous nous intéresserons au dialogue de sourds que la scène met en place. Dorine parle beaucoup tandis qu’Orgon exprime ses émotions par de courtes interrogatives et exclamatives, « Et Tartuffe ? » et « Le pauvre homme ! », qui ne correspondent pas du tout au contenu des propos de Dorine. C’est bien le signe que ce qu’elle dit ne l’intéresse pas du tout. On remarque aussi un comique de situation ; en effet, même lorsque Dorine se moque ouvertement de son maître, il ne s’en rend pas compte. C’est très drôle car la servante prend le dessus sur son maître, qui est totalement aveuglé par son obsession pour Tartuffe. Elle se permet d’ailleurs d’aller très loin dans sa critique du faux dévot, le qualifiant de « gros et gras » (v. 235), rappelant qu’il a mangé plus que de raison (« deux perdrix / […] et une moitié de gigot en hachis » v.238/240) et en agissant égoïstement, puisqu’il était « tout seul, devant elle », opposant ainsi la figure de Tartuffe à celle d’Elmire, sans qu’Orgon réagisse. Indirectement, il est donc lui aussi victime de son ironie ; on est proche ici du registre satirique. Ainsi, le dialogue entre Orgon et Dorine est bien un dialogue de sourds, qui nous permet de rire aux dépends d’Orgon.
[bilan de la 1e grande partie et transition vers la 2e grande partie] Molière crée donc un dialogue comique en jouant avec l’attitude des personnages Orgon et Dorine, le décalage des répliques, et une tonalité satirique. On rit ici à la fois de la vivacité du dialogue, et du ridicule d’Orgon. Nous allons à présent nous pencher sur le rôle joué par Dorine dans cette scène.

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