Voici la copie quasi à l'identique de Jeanne J., portant sur la scène 4 de l'acte I du Tartuffe.
Prenez-en de la graine !!!
Corrigé acte I,
scène 4, l’apparition d’Orgon
Première partie du
commentaire
[annonce
de l’axe principal] Dans un premier
temps, nous allons étudier en quoi le dialogue de cette scène
est comique. [annonce des sous-parties] Pour
cela, nous allons d’abord analyser l’attitude d’Orgon.
Ensuite, nous nous intéresserons aux procédés
utilisés par Molière, en particulier à l’alternance comique des propos d’Orgon.
Pour finir, nous verrons que ce dialogue est
un dialogue de sourds, qui s’appuie sur un comique de situation dans un
registre satirique.
[reprise
du 1er argument / 1e sous-partie] Tout d’abord, nous allons étudier en quoi l’attitude
d’Orgon est comique. [étude du texte et des
procédés] Dès son retour, contrairement à ce que le spectateur pouvait
attendre, Orgon ne s’intéresse pas du tout à sa femme, mais est uniquement
préoccupé par Tartuffe. La répétition de l’interrogative « Et
Tartuffe ? » (v. 234, 237) le montre bien. Dorine a beau énumérer
les maux dont a souffert Elmire, « la fièvre » (v.231), « mal
de tête » (v.232), « un grand dégoût » (v.235), Orgon n’y prête
aucune attention. Même l’usage des hyperboles « mal de tête étrange à
concevoir » (v.232), « douleur (…) cruelle » (v.237) ne l’atteint
pas. [interprétation des procédés] Tous ces
éléments qui montrent le décalage entre l’obsession d’Orgon pour Tartuffe et
son indifférence pour sa femme créent un effet comique.
[reprise du 2er argument] A présent,notre étude va porter sur l’alternance
comique entre les nouvelles de la mauvaise santé d’Elmire et celles sur la très
bonne santé de Tartuffe. [étude du texte et des
procédés] Molière oppose le champ lexical de la douleur pour
parler de sa femme : « fièvre » (v.231), « mal de tête »
(v.232), « dégoût » (v.235), « douleur » (v.237), à celui
du plaisir pour parler de Tartuffe ; on peut relever « à
merveille » (v.233), « teint frais » (v.234) ou même celui de la
gourmandise : « gros et gras » (v.234) ou encore l’expression
« deux perdrix » (v.239). L’opposition est accentuée par l’utilisation
d’un comique de répétition, dans les phrases interrogatives (« Et
tartuffe ? » aux vers 233, 234, 237, 238) et exclamative (« Le
Pauvre homme ! », v. 234, 241) employées par Orgon. [interprétation des procédés] Cette alternance de dialogues
rend Orgon ridicule, c’est donc un procédé efficace pour déclencher le rire.
Enfin, nous nous
intéresserons au dialogue de sourds que la scène met en place. Dorine parle
beaucoup tandis qu’Orgon exprime ses émotions par de courtes interrogatives
et exclamatives, « Et Tartuffe ? » et « Le pauvre
homme ! », qui ne correspondent pas du tout au contenu des propos de
Dorine. C’est bien le signe que ce qu’elle dit ne l’intéresse pas du tout. On
remarque aussi un comique de situation ;
en effet, même lorsque Dorine se moque
ouvertement de son maître, il ne s’en rend pas compte. C’est très drôle car la
servante prend le dessus sur son maître, qui est totalement aveuglé par son
obsession pour Tartuffe. Elle se permet d’ailleurs
d’aller très loin dans sa critique du faux dévot, le qualifiant de « gros
et gras » (v. 235), rappelant qu’il a mangé plus que de raison (« deux
perdrix / […] et une moitié de gigot en hachis » v.238/240) et en agissant
égoïstement, puisqu’il était « tout seul, devant elle », opposant ainsi la figure de Tartuffe à celle d’Elmire,
sans qu’Orgon réagisse. Indirectement, il est donc
lui aussi victime de son ironie ; on est proche ici du registre
satirique. Ainsi, le dialogue entre Orgon
et Dorine est bien un dialogue de sourds, qui nous permet de rire aux dépends d’Orgon.
[bilan de la 1e grande partie et transition
vers la 2e grande partie] Molière crée donc
un dialogue comique en jouant avec l’attitude des personnages Orgon et Dorine,
le décalage des répliques, et une tonalité satirique. On rit ici à la fois de
la vivacité du dialogue, et du ridicule d’Orgon. Nous allons à présent nous pencher sur le rôle joué
par Dorine dans cette scène.
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