Quelques remarques en vrac :
- George, et non pas Georges.
- Louis XIV n'est pas "friand" de théâtre...
- Le texte est en prose, on renvoie donc aux numéros des lignes, non pas des vers (vu qu'il n'y en a pas, vu que c'est en prose....) (je vous laisse relire Le Bourgeois Gentilhomme !)
- STOP à la formulation "Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière" !!! A quand le "aka" ??
- Le terme de "cocu" est rentré dans le langage (sans "u" à langage) familier, à manier donc avec beaucoup de précautions.
- De même, on ne "traite" pas quelqu'un, sauf à parler un langage de racaille. On "traite quelqu'un de quelque chose".
- Ne rien mettre en intro qui ne soit en lien direct avec le texte étudié ; en d'autres termes, pas de cours théoriques sur les règles du théâtre, SAUF si par exemple elles ne sont pas respectées dans le passage étudié.
- Pour ne pas faire de paraphrase, posez-vous UNE SEULE QUESTION : Quels procédés ai-je analysés dans ce que j'ai cité ? Si vous avez cité un passage mais sans analyser un seul procédé d'écriture (figure de style, champ lexical, termes mélioratifs ou péjoratifs, etc.), retirez la citation de votre commentaire. C'est que vous n'avez rien à en dire.
Voici le corrigé de la partie de commentaire portant sur les scènes 3 et 4 de l'acte III de George Dandin.
Merci aux copies de Flore R. pour l'intro et de Clarisse V., à laquelle j'ai mêlé des éléments de corrigé personnels.
(Introduction)
[présentation contexte] Le XVIIe siècle est marqué par deux mouvements littéraires, le
baroque et le classicisme. Le classicisme est à son apogée entre 1660 et 1680,
sous le rège de Louis XIV. De même, une devise affichée sur les frontons des
théâtres italiens marque le théâtre classique : « Castigat ridendo
mores », signifiant que la comédie doit corriger les mœurs par le rire. [présentation auteur] Jean-Baptiste Poquelin,
dit Molière, directeur de la troupe de l’Illustre théâtre, passe très vite sous
la protection du roi. Molière a écrit des comédies sérieuses dont Le
Tartuffe mais aussi nombre de comédies plus légères telles que Le Bourgeois
Gentilhomme ou George Dandin. [présentation
pièce] George Dandin est une comédie-ballet, pièce de théâtre
entrecoupée de passages chantés, écrite par Molière en 1668 à l’occasion des Grandes
Fêtes de la cour. Ainsi, avant chaque acte de George Dandin, plusieurs
personnages sont mis en scène, ici, dans une pastorale, des bergers chantent
leurs amours sur une musique de Lulli. Cette pièce reprend les thèmes
traditionnels de la comédie tels que le mari trompé ou le retournement de
situation. Cependant, Molière enrichit sa pièce par la critique des mariages
forcés au profit de la jeunesse et des sentiments partagés. [présentation du passage] Les
scènes 3 et 4 de l’acte III sont des scènes comiques. Elles sont situées
dans le dernier acte, l’acte de dénouement, et la scène suivante constitue un
vrai retournement de situation. Cependant, par l’image donnée d’un mari trompé
et moqué par tous, ces scènes ne sont pas uniquement comiques. [problématique] Nous pouvons ainsi nous
demander en quoi cette scène suscite un rire grinçant. [annonce du plan / axes principaux] Nous
verrons donc un premier temps en quoi ce passage est comique, avant de nous
pencher sur le caractère pathétique de celui-ci.
(1e partie)
[Rappel de l’axe principal et annonce de sousparties] Nous
allons en premier lieu voir en quoi
cette scène est comique en nous penchant d’abord sur le rôle de Lubin, puis sur
celui joué par Colin, et pour finir, sur le ridicule de George Dandin.
[1e argument] Tout d’abord, au commencement de ce passage,
Lubin joue un rôle important : à travers son personnage, on relève à la
fois un comique de caractère, de situation, de mots et de gestes. En effet, par son imprudence, il confond
George Dandin et Claudine et révèle à ce dernier la supercherie dont il est la victime ;
[étude de procédés] il le
désigne alors par des termes péjoratifs,
tels « risible » (l.7), « jaloux » (l.7), « impertinent »
(l.8) et se moque ouvertement de lui : « plaisamment attrapé »
et « drôle » (l.4). Ces termes sont en opposition avec la description élogieuse qu’il fait de ses
mains : « Ah ! que cela est doux ! Il me semble que je
mange des confitures. ». [interprétation] Les
paroles prononcées par Lubin, ainsi que la situation des deux personnages,
provoquent donc le rire du spectateur, ce
qui est accentué par la gestuelle du valet lorsque celui-ci baise la main du
personnage éponyme. L’antithèse « une
petite menotte qui est bien un peu bien rude » (l.11) accentue encore le
comique de cette scène. [bilan de l’argument] Ainsi, à travers le comique de mots, de
situations et de gestes, on peut affirmer que le personnage de Lubin apporte en
partie le caractère comique de la scène.
[1e argument] Nous
allons à présent nous pencher sur le
rôle de Colin dans l’extrait. Le serviteur semble être le seul à rester loyal
envers George Dandin, à éprouver du respect pour lui. [étude de procédés et interprétation] Il s’adresse
en effet à lui en utilisant des termes comme « Monsieur »
(l.20, 24, 28, 35) ou « M’y voilà » (l.22). Mais la répétition même du mot « Monsieur »
devient comique, d’autant qu’elle s’associe à une situation amusante au cours de laquelle les deux personnages se
croisent sans se trouver. Les didascalies
insistent sur ce qui pourrait s’apparenter à un comique de gestes : « (Pendant qu’il va lui parler d’un
côté, Colin va de l’autre) » (l.25) ou « (Comme ils se vont tous deux
chercher, l’un passe d’un côté, l’autre de l’autre) » (l.31). Colin et
George Dandin vont finalement finir par se cogner, révélant alors le caractère lâche et risible du serviteur,
qui fuit son maître. Le comique de ce passage s’exprime dans les stichomythies des lignes 38 à 45, qui traduisent
l’oralité et la vivacité du dialogue entre le serviteur et son maître. [bilan de l’argument] Ainsi,
le personnage de Colin, valet fidèle mais désobéissant, provoque lui aussi le
rire chez le spectateur.
Enfin, nous allons voir en quoi George Dandin
apparaît comme un maître ridicule. Tout d’abord,
sa situation même de mari trompé fait de lui un personnage cocasse. Lubin
insiste d’ailleurs bien sur cet aspect du maître, lorsqu’il rappelle dans un quiproquo qu’il est la dupe d’Angélique
et de Clitandre : « il ne sait pas que M. Le Vicomte et elle sont
ensemble pendant qu’il dort » (l.5/6). L’aspect naïf des premières questions posées par Dandin accentue
encore le côté ridicule de cet homme : « Où peut-elle être allée ?
Serait-elle sortie ? » (l.2). De plus,
George Dandin est ouvertement tourné en ridicule par les deux valets, d’abord par les moqueries de Lubin, qui le traite de « jaloux » (l.7) et d’
« impertinent » (l.8), puis
par Colin qui lui désobéit sans vergogne, répondant
par la négative à l’injonction du
maître de venir à lui : « Veux-tu venir ? / Nenni ma foi ! »
(l.39/40). Enfin, le caractère très coléreux de George Dandin est également source de
moquerie, y compris de la part du spectateur. On perçoit bien ce caractère
lorsqu’il se cogne à Colin et use alors d’expressions
hyperboliques pour le menacer : « ah le traître ! il m’a
estropié. (…) Approche, que je te donne mille coups. » (l.36/37). Ainsi, ces éléments nous montrent que George
Dandin ne jouit d’aucune autorité sur personne : sa femme le trompe, son
valet ne lui obéit pas et un autre serviteur affiche ouvertement pour lui un
profond mépris.
[bilan de la 1e partie / transition vers la 2e
partie] Nous pouvons donc en conclure que cette scène est comique,
grâce aux rôles joués par les valets, qui visent principalement à tourner en
ridicule le personnage éponyme, George Dandin. Mais nous
allons voir à présent que les moqueries portées sur ce
personnage suscitent aussi un rire grinçant, car il peut susciter en partie de
la pitié chez le spectateur.