1. MOLIERE, L’Ecole des Femmes (/
7 points)
1. Qu’est-ce que
l’Illustre Théâtre ? / 0,5
Nom de la troupe fondée en 1643 par Molière.
2. Comment la pièce L’Ecole des
Femmes a-t-elle été reçue lors des premières représentations ? /1,5
La pièce est créée avec succès en
1662 au Théâtre du Palais-Royal, mais provoque dès le début de vives réactions
(ou querelle). Les opposants dénoncent les invraisemblances, le plagiat, les
attaques à la bienséance et à la religion.
Molière répond à ses détracteurs
en publiant en 1663 La Critique de
l’Ecole des femmes et L’Impromptu de
Versailles.
3.
Expliquez pourquoi Arnolphe se
fait appeler M. de la Souche. Qu’est-ce que ce choix révèle sur la personnalité
de cet homme ? / 2
Arnolphe se fait appeler ainsi
pour deux raisons. Cela lui permet de cacher sa véritable identité (aux yeux
d’Horace notamment) et cela lui permet de s’anoblir. Ce nom d’emprunt satisfait
son ambition sociale et révèle un
caractère orgueilleux. Toutefois, le ridicule d’Arnolphe apparaît à travers le
choix de ce nom : le terme « souche » évoque un arbre mort
représentant le côté passéiste du personnage.
4.
A la lecture de cette œuvre, que peut-on
déduire du regard que porte Molière sur l’éducation des jeunes filles à son
époque ? / 3
Molière porte un regard critique
sur l’éducation des jeunes filles à son époque.
Tout d’abord, il met en lumière
le fait que les jeunes filles sont placées dans des couvents où elles sont
maintenues dans une certaine ignorance.
« Dans un petit couvent, loin de toute
pratique,
Je la fis élever selon ma
politique,
C’est-à-dire ordonnant quels
soins on emploierait
Pour la rendre idiote autant
qu’il se pourrait. »
I, 1 vers 135 à 138
Puis à travers les paroles d’Arnolphe, Molière exprime l’opinion
de ses contemporains sur l’éducation des jeunes filles :
« Et
c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De
savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer. » I, 1 vers 101-102
L’évolution du personnage d’Agnès, passant de la jeune fille
ingénue à la jeune femme réfléchie, reflète les idées de Molière sur
l’éducation des femmes. En effet, ce dernier souhaite prendre part au débat
animant le XVIIe siècle sur la place des femmes dans la société. Les précieuses
discutent grandement de l’égalité des sexes, du droit à la culture et du
mariage d’amour pour les femmes. D’ailleurs si Molière s’est parfois moqué du
côté excessif de celles-ci, le titre-même de sa pièce L’Ecole des femmes, ne peut que refléter sa volonté de montrer
qu’il soutient leur combat.
Emile ZOLA, Germinal (/
8 points)
5. Sur Zola : Sous quel nom Zola a-t-il rassemblé la plupart de ses
romans ? Citez un autre roman appartenant à cette fresque littéraire. / 1
Fresque littéraire : les Rougon Macquart
6. Sur l’œuvre : Qu’est-ce que le Voreux ? Pourquoi ce nom ? / 1,5
Le Voreux est le nom attribué à la
mine : la fosse à laquelle se rendent chaque jour les mineurs, située dans
le nord de la France, près de Marchiennes (0.5 )
Ce nom a été choisi par Zola, sans doute
parce que le lieu engloutit les hommes, telle la gueule monstrueuse d’une bête
VOR-ace qui dé-VORE des êtres de chair et d’os. Le monstre déVORateur ne
restitue pas toujours ce qu’il a pris… (1pt)
7.
Donnez pour chaque définition du
tableau le terme qui lui correspond dans la liste ci-dessus. / 1,5
SOUFFLARD : Jet
violent de grisou s’échappant d’une fissure.
GALIBOT : Jeune
manœuvre.
PORION :
Responsable d’une ou deux tailles dans la mine.
SILICOSE :
Maladie des mineurs, due à l’inhalation de la poussière de silice.
HERCHER ou
HERSCHER (inv.) : Pousser un wagonnet dans la mine.
BOISEUR : Ouvrier
qui renforce les galeries des mines.
8. En quoi le personnage d’Etienne Lantier évolue-t-il au cours du
roman ? / 2
Vous justifierez
votre point de vue à l’appui d’exemples précis tirés de l’œuvre.
NB : identité du personnage :
C’est le fils de
Gervaise Macquart et de son amant, Auguste Lantier (ouvrier tanneur à Plassans,
dans le midi). Après avoir été abandonnée par Lantier, Gervaise se console en
épousant Coupeau, un ouvrier zingueur, qui maltraite souvent l'enfant.
A 12
ans, Etienne est employé comme apprenti dans une fabrique de boulons, puis,
est, par la suite, envoyé à Lille comme mécanicien. Lorsqu'il apparaît dans
Germinal, Etienne a 21 ans. Il erre depuis huit jours sur les routes du Nord à
la recherche d'un travail. Il vient alors de Lille où il a été renvoyé de son
travail de mécanicien pour avoir giflé son chef.
Une figure d’étranger
Au début du
roman, Etienne fait donc figure d’étranger tout récemment arrivé. Il ne connaît
pas le pays et nous apparaît solitaire et désoeuvré, à la recherche d’un
emploi. Dans la mine où il est rapidement embauché, il se montre d’abord maladroit
dans le maniement de la berline.
Il pense ne
jamais s’adapter et quitter le pays mais l’excipit
de la première partie nous le montre en pleine contemplation du Voreux et des
alentours. Il prend la décision de rester. Déjà le souffle de la (future) révolte
l’anime et le guide, préparant la suite.
L’un des bons herscheurs de
la fosse
Peu à peu, à la
faveur de départs ou autre, il prend du galon dans la mine et s’affirme.
« Au bout de trois semaines, on le citait parmi les bons herscheurs de la
fosse ». Il entre finalement dans l'équipe de Maheu, grâce à l'emploi de
haveur qu'on lui propose ensuite.
L’acteur de la révolution
Il se lance à
corps perdu dans l'action révolutionnaire, révolté par la misère et la
résignation de ses camarades. L'emportant sur les autres mineurs par son
intelligence, son courage et sa personnalité, il devient leur chef.
L'évolution du
personnage est assez "spectaculaire". En effet, tout d'abord marxiste
et pour la violence, il est passé au rejet de la violence et au collectivisme socialiste.
C'est d'ailleurs pour le collectivisme qu'il part à Paris (pour être un homme
politique). Etienne doute de lui-même. Il éprouve une sensible souffrance pour
ses camarades mineurs, lors des quinze jours de grève, mais sa vanité, son goût
pour le pouvoir et son ambition ("il montait d'un échelon, il entrait dans
cette bourgeoisie exécrée, avec des satisfactions d'intelligence et de
bien-être qu'il ne s'avouait pas") lui font vite retrouver sa combativité.
Conclusion : le héros
d’un roman d’apprentissage ?
L'aventure de ce
personnage est une formation personnelle : il apprend un métier, il découvre la
passion, il se forme comme un militant ouvrier et symbolise la prise de
conscience de toute une classe, la classe ouvrière. Il fait de Germinal un roman
d'apprentissage.
9. Comment expliquez-vous le
choix du titre Germinal pour ce
roman ? / 2
Vous rédigerez
votre réponse dans un paragraphe argumenté.
Avant Germinal,
Zola avait pensé à d’autres titres. Ainsi il a hésité avec « La Lézarde »
qui fait penser à l'idée de « fissure », mais encore à « Table Rase » qui
renvoie au fait de tout détruire et de tout nettoyer, à « Le feu
souterrain », « Le feu qui couve » et enfin « Moisson rouge ». Toutes ces idées
de titre indiquent l’idée d’un début plutôt négatif, l’idée de destruction, de
violence.
Zola se décide
enfin pour Germinal : un titre d’un seul et unique mot, énigmatique,
au sens fort
Ø il contient le mot « mine » ce qui
correspond évidemment bien à l’ensemble du livre étant donné que ce livre se
déroule la plupart du temps dans les mines.
Ce titre fait aussi référence à la révolution et au printemps
(germe), ainsi au début du livre le paysage est plutôt négatif, froid, monotone
et noir, il fait penser à la mort. Il laisse place à la fin au printemps,
aux bourgeons, comme une sorte de renaissance, de Germination, terme qui
apparaît dans la dernière phrase du roman. NB : Germinal est un mois du calendrier
républicain ; il correspond au début du
printemps et à la renaissance de la nature.
Camus, Les Justes (/ 5 points)
10. Comment comprenez-vous le titre de la pièce
de Camus : Les Justes ?
Organisez votre réponse dans un paragraphe argumenté (/2)
Organisez votre réponse dans un paragraphe argumenté (/2)
Le titre de cette pièce de théâtre Les Justes a suscité de nombreuses
réflexions et peut paraître paradoxal.
Le terme
« juste » peut désigner d’après la définition du Petit Larousse
«quelqu’un qui se conforme à l’équité, en respectant les règles de la morale ou
de la religion» mais ceux qui se désignent comme tels dans la pièce (le groupe
de révolutionnaires socialistes Annenkov, Dora, Stepan, Voinov, Kaliayev)
répondent-ils à cette définition ?
L’assassinat du grand-duc est-il un acte de justice ? Les révolutionnaires
le pensent car ils agissent au nom de la liberté et pour le bien du plus grand
nombre.
11. Résumez l’intrigue de l’œuvre en une
dizaine de lignes. Vous aurez soin de rappeler le cadre spatiotemporel, les
personnages et leur rôle dans l’intrigue. (/3)
Un matin, dans l’appartement qu’ils
occupent ensemble, se réunissent cinq terroristes qui achèvent de mettre au
point un attentat pour assassiner le Grand Duc : Dora Doulebov et Boris
Annenkov sont d’abord rejoints par Stepan Fedorov puis par Alexis Voinov, qui a
été chargé de reconnaître le parcours et de lancer la deuxième bombe, et par
Ivan Kaliayev, qui a pour mission d’envoyer la première. Mais le lendemain
soir, ce dernier avoue ne pas avoir agi, car il y avait deux enfants innocents
dans la calèche du Grand-Duc. Après une dispute, ils remettent au lendemain
l’exécution de l’attentat. Enfin, Alexis se fait remplacer par Boris pour
accomplir sa mission et leur projet commun aboutit.
L’action se
déroule ensuite dans la cellule de Kaliayev qui a été arrêté. Après avoir
discuté avec Foka, un prisonnier qui a accepté de faire office de bourreau pour
voir sa peine écourtée, il refuse de livrer ses camarades à Souratov, le
directeur du département de police, en échange de sa grâce. Après quoi, il
reçoit la visite de la Grande-Duchesse qui l’appelle au repentir.
Une semaine
plus tard, dans un autre appartement, les terroristes se demandent si, oui ou
non, leur ami les a trahis et s’est repenti ; mais ils apprennent sa pendaison. Dora se fait raconter tous les détails sur
les derniers moments de son amant ; elle veut se persuader qu’il a marché
heureux vers la potence. Puis elle obtient le droit d’exécuter le prochain
attentat.